Mercredis de l'Espace des sciences / Quand les marées chassent la Lune
Depuis des milliards d’années, les marées ralentissent la Terre et éloignent la Lune. Mais ce lent ballet céleste révèle une contradiction : les calculs contredisent l’âge réel du satellite, ouvrant un mystère sur leur histoire commune.
En Bretagne, chacun vit au rythme des marées. Elles rythment la baie, les ports et les rivages, et l’on apprend très tôt qu’elles dépendent de la Lune. Mais derrière ce ballet familier de l’eau, se cache une mécanique céleste infiniment plus subtile : depuis des milliards d’années, les marées agissent comme un fil invisible qui unit – et sépare peu à peu – la Terre et son satellite.
Depuis le XIXe siècle, nous savons que les marées, en freinant lentement la rotation de la Terre, repoussent progressivement la Lune. Les réflecteurs laser laissés par les astronautes d’Apollo nous révèlent aujourd’hui la vitesse de ce recul : 3,83 cm chaque année, mesurée avec une précision millimétrique.
Pourtant, un paradoxe surgit : si l’on prolonge ce mouvement en arrière, les calculs suggèrent que la Terre et la Lune auraient dû entrer en collision il y a 1,5 milliard d’années… alors que la Lune est bien plus âgée, d’environ 4,4 milliards d’années.
Cette conférence dévoilera les recherches récentes qui éclairent d’un jour nouveau l’histoire du système Terre-Lune.
Avec Jacques Laskar
Astronome à l’Observatoire de Paris, directeur de recherche au CNRS et membre de l’Académie des sciences.
De 20:30 à 22:00