Conférences

L'Amoco et les autres, 40 ans après

Avec Michel Glémarec

Professeur Honoraire de Biologie Marine à l'Université de Bretagne Occidentale


Après l'échouement de l'Amoco Cadiz avec 220.000 tonnes de fuel, face aux Abers, le 16 mars 1978, ce sont 300 kilomètres de côtes du nord-Bretagne qui sont affectés.

Dans la seconde moitié du 20ème siècle les marées noires se sont succédé en une longue suite nécrologique. Chacune a apporté ses enseignements et la diversité des produits déversés, tant en Bretagne qu'en Alaska, permettent d'élaborer des scénarios de restauration. Si la Nature assure l'essentiel de sa propre décontamination, le suivi écologique révèle des modifications insidieuses à long terme. Tout accident d'importance accélère le déclin d'activités vieillissantes et modifie les équilibres économiques. Quant à traduire les préjudices écologique et économique, il y a là un véritable hiatus entre scientifiques et juristes.

Le procès qui a suivi le naufrage de l’Amoco Cadiz, plaidé au siège de la compagnie Standard Oil à Chicago, a duré 14 ans. Après toutes les auditions préparatoires et les travaux scientifiques réalisés s'entendre dire que personne n'est habilité à demander une indemnisation pour des espèces "res nullius" vivant dans le domaine public maritime, heurte le bon sens.