Maxime veut montrer chaque facette de la recherche

Publié par Pint of science Rennes, le 27 avril 2018   1.5k

Maxime Dahirel, chercheur à Rennes[1], présentait avec Manon Balbi, La vie au pied de l’immeuble à l’édition 2017.

 


# En quoi consiste votre travail / vos recherches ?

 Je m’intéresse principalement à l’écologie et l’évolution de la dispersion chez les animaux : ce qui fait que tel ou tel individu va choisir de quitter son lieu de naissance, quelles adaptations vont leur permettre de se disperser sans trop prendre de risque, et quelles sont les conséquences des mouvements de dispersion (adaptatifs ou « ratés ») pour la persistance des populations, en particulier dans le contexte actuel des changements environnementaux et d’invasions biologiques. Je m’intéresse aussi beaucoup à la façon dont les organismes peuvent s’adapter et évoluer pour réussir à vivre en ville, et c’est ce que j’ai présenté lors de Pint of Science l’an dernier.

 

# Quelles sont vos dernières découvertes ?

On a récemment montré avec des collègues belges (Van Petegem et al. 2018 Ecology Letters) que la capacité à reconnaître ses apparentés joue potentiellement un rôle majeur dans la dispersion lors des expansions géographiques, comme les invasions biologiques. On sait depuis longtemps que disperser est un très bon moyen de réduire la compétition entre individus qui partagent les mêmes gènes (après tout, si vous n’êtes pas au même endroit, vous ne vous marchez pas dessus) et donc d’augmenter le succès global de ces gènes, la fitness inclusive. Les populations fondatrices en tête des expansions géographiques sont souvent formées de peu d’individus apparentés. En utilisant des modèles théoriques et des populations expérimentales d’un petit acarien, on a montré que dans ces conditions, la tendance des organismes à éviter la compétition entre apparentés pouvait les pousser à disperser encore plus et à coloniser le nouvel environnement encore plus vite.

 

# Si vous n’aviez pas été chercheur, qu’auriez-vous fait ?

La question piège, puisque j’ai souvent l’impression de ne rien savoir faire d’autre ! Mais probablement enseignant…

 

# Qu’est-ce qui vous a poussé à participer à Pint of Science ?

Toutes les occasions de communiquer mes recherches à un plus grand public sont bonnes à prendre ! Et le faire dans un cadre moins formel est encore mieux à mon avis, ça aide à humaniser la recherche scientifique, à montrer qu’elle est faite au quotidien par des personnes avec toute leur diversité de vécus, d’anecdotes, de qualités… mais aussi de défauts !

 

# En trois mots, comment décririez-vous cette expérience ?

Chaleureux, surprenant, addictif !

 

 

[1] UMR Ecobio, Université de Rennes 1 et CNRS